Pendant plusieurs années, les projets de transformation numérique en milieu manufacturier ont été orientés vers les machines — vers l’utilisation de données fournies par des appareils intelligents connectés dans le but d’optimiser les principaux secteurs opérationnels. Cependant, le manque actuel de main-d’œuvre et le besoin croissant d’agilité opérationnelle nous ont emmenés à la croisée des chemins. Les solutions pour travailleur connecté sont maintenant considérées comme un élément clé de la gestion du Pilier du personnel, dont l’objectif est de former des effectifs mobilisés, autonomisés et polyvalents grâce à la formation, la gestion des savoirs opérationnels et la collaboration.
Un travailleur connecté jouit d’un accès numérique à l’ensemble des informations, connaissances et outils requis pour effectuer ses tâches dans le respect constant des normes et de façon sécuritaire, ce qui contribue à l’amélioration de la sécurité, de la qualité et de la productivité. Le travailleur d’usine connecté est davantage mobilisé, plus polyvalent et mieux habilité à résoudre des problèmes de façon autonome.
L’idée de connecter les travailleurs de la production à leur environnement de façon numérique a évolué au fil des années. Au départ, cette connectivité ne se manifestait que dans les interfaces humain-machine (IHM), qui donnaient aux travailleurs la capacité de régler les paramètres de production ou de contrôler les systèmes des machines. Cependant, la nature du travail industriel a évolué, et nous constatons une progression constante dans l’adoption de technologies pour travailleur connecté.
Déconnecté |
Les employés travaillent en vase clos et les tâches sont manuelles, ce qui laisse les travailleurs à eux-mêmes, ou dépendants de responsables d’équipe pour résoudre les problèmes, prendre les décisions ou optimiser les opérations. |
Connecté aux machines |
En leur faisant gagner du temps, l’automatisation a permis aux travailleurs de superviser une plus grande partie de la production. Ils sont maintenant capables de contrôler et de surveiller les systèmes des machines et d’effectuer de la saisie de données de base. |
Connecté aux |
Les travailleurs sont connectés les uns aux autres dans l’ensemble du flux de valeur, créant des ponts entre les quarts de travail et les différents services. Cette connexion a libéré un flux multidirectionnel de données, d’information et de collaboration. |
Connecté aux données |
Des données et des renseignements propres au contexte sont accessibles à tout moment, à l’endroit où on en a besoin — les travailleurs se trouvent ainsi habilités et poussés à passer à l’action de façon autonome. |
L’interaction humain-machine constitue un bon point de départ, mais sa valeur est limitée. La prochaine étape sur le parcours du travailleur connecté est de voir les travailleurs de la production avoir accès à des outils de productivité et de communication similaires à ceux utilisés par les travailleurs de bureau et les employés salariés, mais faits sur mesure pour l’usine. À l’aide d’appareils mobiles, le travailleur d’usine connecté peut aisément accéder aux instructions de travail numériques, compléter des listes de vérification, partager des informations et des mises à jour importantes sur la production et collaborer à la résolution des problèmes. Cette pièce du puzzle étant bien en place, il est maintenant possible de profiter d’une visibilité et d’un savoir opérationnel collectif sans précédent.
Les entreprises qui investissent dans la main-d’œuvre connectée depuis un certain temps commencent à progresser vers une utilisation poussée. Grâce aux grandes quantités de données et de renseignements fournis par l’usine connectée intelligente, ils peuvent prévoir les problèmes et faire en sorte que les travailleurs passent à l’action plus rapidement, parfois même préventivement. Cela peut consister à programmer automatiquement une vérification d’alignement lorsqu’un indicateur de point de contrôle critique ne répond pas aux spécifications, ou à recommander automatiquement une vidéo de dépannage quand un problème précis est détecté.
L’objectif de ce mouvement n’est pas simplement de connecter les travailleurs aux machines et à leurs semblables, mais aussi d’investir dans les gens qui font partie du système global de production. Aujourd’hui, l’apprentissage et le perfectionnement dans le domaine manufacturier reposent de façon égale sur l’amélioration des processus et l’évolution des compétences. Il ne s’agit plus d’un choix binaire entre différents objectifs d’amélioration de l’entreprise. La technologie du travailleur connecté fait partie d’un système de production agile, qui multiplie les compétences du personnel tout en contribuant au suivi des améliorations continues et des performances du système d’exploitation de l’entreprise.
Source: LNS Research
La réputée firme d’analyse de transformation industrielle LNS Research a trouvé les mots pour le dire, en précisant que l’objectif du travailleur connecté est plus vaste : une « main-d’œuvre de première ligne qui est plus mobilisée, proactive et autonomisée par les informations issues des données pour pouvoir prendre de meilleures décisions, plus rapidement. »
Un travailleur d’usine connecté est intégré à l’environnement de fabrication numérique et physique à l’aide d’un appareil mobile ou d’un poste de travail. Cette solution permet de regrouper la communication, l’apprentissage et le perfectionnement ainsi que les fonctionnalités de gestion quotidienne sous une plateforme unique qui contribue à atteindre l’excellence dans la fabrication. Tant les travailleurs que la direction peuvent accéder à l’information recueillie dans l’ensemble de l’organisation pour en tirer des idées et des conseils pour améliorer la prise de décision à chaque étape de la chaîne de valeur.
Le travailleur connecté a été reconnu comme une catégorie de solution technologique à part entière en 2019, quand il a été intégré au cycle d’engouement pour la stratégie des opérations de fabrication de la firme Gartner. Le marché a rapidement pris de la maturité depuis. En fait, des sondages de LNS Research ont révélé que plus d’un tiers des entreprises industrielles ont déjà intégré des technologies de travailleur connecté.
Source: Gartner
Vous pourriez voir un certain nombre « d’applications » différentes sous la catégorie du travailleur connecté — solutions de réalité augmentée, de mobilité ou pour l’environnement, la santé et la sécurité. Mais pour être réellement efficace, une solution pour travailleur connecté doit être un guichet unique où les travailleurs peuvent obtenir tout ce dont ils ont besoin pour faire leur travail. Ce n’est pas simplement une autre application de productivité ou de communication à ajouter à la liste d’outils de l’usine. Elle a une incidence directe sur les résultats financiers. Les entreprises manufacturières à fortes marges de profit sont plus susceptibles d’avoir mis en place des solutions de travailleur d’usine connecté que celles ayant de faibles marges, ce qui laisse entrevoir une des raisons pour lesquelles vous devriez inclure le travailleur connecté dans votre stratégie de transformation numérique.
Plusieurs types de technologies de réseautage peuvent être utilisés pour l’interface du travailleur connecté, mais Poka préfère garder les choses simples avec une application infonuagique conviviale pour les travailleurs de première ligne et accessible à partir d’un poste de travail ou d’un appareil iOS. À l’aide d’une tablette, les utilisateurs peuvent utiliser les fonctionnalités de numérisation de code QR, de photos, de vidéos et de signatures numériques.
Même si nous l’appelons une application de « travailleur connecté », il est important de garder en tête que les avantages que procure un outil comme celui-ci se répercutent sur tous les plans.
Le pilier du personnel fait face à de nouveaux défis, différents de ceux posés par la pandémie. Le premier est l’érosion des savoirs et des compétences, causée par le départ à la retraite d’une génération de travailleurs. Les travailleurs qualifiés salariés occupant un rôle de soutien travaillent souvent à distance, et ne sont plus aussi accessibles qu’avant pour aider les travailleurs sur place. Enfin, on prévoit que les tâches des travailleurs de première ligne seront de plus en plus automatisées. La croissance des interactions humain-machine exigera de la prochaine génération de travailleurs qu’ils possèdent les compétences avancées nécessaires pour l’utilisation de technologies et de processus de plus en plus complexes dans un environnement de production agile. Avec le travailleur d’usine connecté vient une nouvelle méthode de travail : une méthode qui connecte les machines, les gens, les connaissances et les données.
Le travailleur connecté ne fait pas que préserver les connaissances et aider à diffuser les compétences. Le concept est basé sur la croyance selon laquelle les travailleurs de première ligne sont les mieux placés pour savoir ce qui peut mener à des gains de vitesse, d’efficacité ou de productivité. Il contribue à transformer leur savoir, leur créativité et leur expérience en améliorations directes du processus. Ultimement, l’innovation se produit quand les travailleurs ont la chance de partager les informations qu’ils détiennent.